A Mila, Une mère, une amitié

(A l’intention de ses fils Joseph et Alain)

Toute vie sur la terre est animée par cette forte flamme
Cet océan d’amour, cet espace de joie que tout être réclame
Cette étendue de sacrifice que fait de la terre un éden céleste
Une source de bonté qui par l’amour se manifeste.
Au foyer, c’est la grâce, le charme, les sentiments l’abondance
Et l’aide, et la richesse, les soins, une nécessaire présence
Elle est là, toujours là, depuis notre plus tendre âge
Calme et passionnée se livrant entièrement à son message
C’est la Vierge à l’enfant… une mère… une maternité
C’est Marie, c’est Isis, Athéna toutes pleines de grâce et de fertilité
Magnifier une mère est tout un poème… un résumé de toute l’existence
Les lumières, l’air qu’on respire, nos rêves notre espérance
Je parle d’elle oui, de cette mère que l’amour aussi frôla
Et qui fait naître en la chrétienté une famille… celle de Mila.
Un couple de croyants heureux, adorant Dieu le Christ Sauveur
Et sa Sainte Maman source de l’espoir, du secours et baume des douleurs
L’union bénie et sainte est devenue ‘quatre’ soudainement
Deux fils sont apparus, ajoutant à la vie son rayonnement
Deux garçons tels Jésus et Jean que l’on a souvent peints
Ils étaient la joie de la famille, oncles tantes et cousins.
L’entente, la compréhension étaient leur pain quotidien
Le père occupé au travail, au foyer veillaient les anges gardiens.
Activités du jour, l’école, les repas, les visites, la couture
Et le soir la réunion autour d’un père calme, sans bavure
La bénédiction du ciel les inondait par ses dons
Le Notre Père et sa volonté, son pain et son pardon
Une famille exemplaire autour de Mila groupée et unie
Tous les soirs avaient leurs heures de prières et leurs cérémonies
L’époux était plein de respect et d’amour pour l’épouse et les enfants
Ainsi c’est épanouie cette famille idéale de croyants
Voyant que le ciel avait fait de cette oasis sa fierté
Et voulant détruire toute harmonie et toute liberté
Les forces du mal se sont acharnées… leur volonté de nuire
Et lancèrent leurs troupes sur ces lumières croyant détruire
Ce groupe chrétien se leva dans cette lutte
Affrontant les tentations les épreuves et le mal qui culbute
Puis Dieu est intervenu appelant Ghassan vers sa très Sainte Trinité
Et constituer là-haut un nouveau foyer de gloire pour l’éternité
Le Père sera parti vers son créateur en fils humble et fier
De ses fils de son épouse de ses sœurs et ses frères
Pour testament, il laissait sa foi en cette assemblée
Qui est l’Eglise du Christ autour de laquelle nous sommes rassemblés.
Mila s’est vue veuve, mais près d’elle, un magistrat honnête
Et un chimiste, dont l’amour et le sacrifice sont les recettes.
Et la vie continue en ce Liban de gloire si chéri,
Sur la pente du mont, face à la baie, aux pieds de la Vierge Marie.
Je me souviens de Mila que j’ai rencontrée à plusieurs reprises,
Une personne transparente, claire, aimable, exquise,
Une mère fidèle à accomplir son devoir et sa mission
à supporter au nom du Seigneur les souffrances et parfois les privations
Comme il est dit du pélican qui ouvre à ses petits son cœur
Elle le faisait remplissant son foyer d’espoir et de bonheur
Près d’elle, Eva la couturière qu’elle aidait telle une abeille,
Envers ses deux enfants leur déployant amour et conseils
Ses mains dialoguaient avec l’aiguille en silence
En attendant l’ultime rendez-vous divin en toute patience.
Trois heures sonnées: c’était la prière, la méditation
Devant l’autel aménagé pour y prier et faire ses dévotions
Notre Dieu Sauveur pour embellir ses jardins célestes
Choisit d’ici, de là, des âmes saintes et modestes
Déjà Ghassan là-haut lui avait préparé une place
Et voici maintenant son épouse, tous deux contempleront sa Sainte Face
Pour nous c’est une épreuve qui débute ; obéissons à Dieu
Qui protègera son foyer, béni, humble et radieux
La maladie l’aura dévorée, angoissée, fatiguée, usée
Mais elle avait continué à prier. Si la santé lui fut refusée
Son purgatoire, elle l’aura accompli sur la terre lentement.
Malade et souffrante, elle aura accepté pour Dieu ses durs moments
Hôpitaux et médecins… que faire en notre destinée
Que d’accepter ce qui, par sa sainte Volonté, est ordonné
Tout duel ici est inégal c’est celui de Jacob et de l’ange
Lutter contre son Dieu serait une utopie une offense
Mila aura luttée avec amour et confiance nuit et jour matin et soir
Entourée d’Alain et de Joseph, qui sont pour une mère un espoir….
Mais à la veille de Noël, en ce matin de Décembre,
Alors que les sapins étaient illuminés et que la terre se préparait à la rencontre
Du divin et de l’humain dans l’enfant de Noël, si tendre
En notre Orient béni et pas loin de notre frontière
Dans cette grotte de Bethlehem d’où jaillit la lumière
La mère chérie affronta seule à l’hôpital la souffrance
Supportant les douleurs, priant et méditant en silence
Est venu décembre, il s’est mis à pleuvoir des roses des lilas
Sur la route céleste où se dirigeait la pure fleur Mila
Vêtue de rayons lumineux son âme sur les ailes des anges
S’est vue emportée vers Dieu sous les prières et les louanges
Un orchestre céleste exécutait de divines symphonies
Les trompettes de la résurrection soufflaient avec harmonie.
Le climat demeurait printanier en cette fin d’automne
Tel le mois de mai, le mois de Marie la Madone
La nature refusait de mourir, elle était comme heureuse
De voir Mila monter en gloire en terre fastueuse
Le soleil semblait être arrêté dans sa course vers l’éternité
Et semblait accompagner Mila messagère de la chrétienté.
En cette fin d’automne où sur terre d’humbles gens réunis
Attendent la Noël, naissance de Jésus dans une grotte démunie
Déjà au paradis face à son Dieu, Mila est enchantée
De se joindre à Marie, la fleur de sainteté.
Nous vous implorons Seigneur : que Mila, à vos côtés assise
Veuille penser à nous et nous aider dans nos marches indécises.

Joseph Matar
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