A Sabine, la pure jeune fille

A l’intention de son frère Fréderic

C’est en Orient, … il y a peu de temps
Dans le ciel d’Amchit … et pour quelques instants
Dans le bleu lumineux du profond firmament.
Le soleil s’arrêta, éclatant et subitement
Ce fut un merveilleux printemps, la terre toute unie aux lumières
Sous une pluie de rayons, de fleurs, d’étoiles… de mystères
Les vierges, les fées, les déesses, les chastes héroïnes
Recevaient dans l’existence la très pure Sabine.
La joie des parents en voyant arriver ce petit ange
En leur famille, unie à Dieu dans les prières et les louanges
Dans cette région de Byblos berceau de l’humanité
Joyau du Liban et du Cosmos sa fierté.
C’était il y a peu de temps… alors le Tout Puissant
Permit qu’une de ses élues, vive de son Fils la passion
De son doigt divin il y toucha la très touchante créature
Lui fit don d’une âme belle, sublime, noble et pure
Sur ce tendre corps, il laissa s’imposer une marque tragique
Elle, si légère, aérienne, et rieuse, sut rester énergique
Toute une enfance, ce fut bien long pour elle, quatre décennies,
Elle sut supporter cette part de calvaire en sa famille unie
Petite, elle souriait aux anges très nombreux en son monde
Sur ses arbres poussaient des étoiles, des lunes, des perles toutes rondes
Des arcs-en-ciel, dans son Eden, et des cascades
Des oiseaux de paradis volaient en myriades
Son cercle familier l’inondait de caresses
Elle faisait l’objet de leur attention, de leur tendresse
Tôt, elle comprit qu’elle était de Jésus la choisie
Et que son âme était unie au Christ en amour et frénésie.
Recluse dans son monde en des nuits bleues et transparentes
Parfumée d’innocence, et de grâce rayonnante
Seule, en son intérieur, en cet océan d’amour
Chaque aurore, chaque lever du soleil avaient leur discours
Eveillée ou endormie, elle rêvait dans le silence
Le feu de son âme, ses émotions, sa souffrance
Noël, Pâques, et les fêtes se succédaient et les saisons
Fleurissaient en son âme: la semence, la cueillette, les moissons
Elle fixait le soleil,… l’astre s’éclipsait devant sa lueur
Son front auréolé de gloire et de douceur
Si son corps défaillait, son âme toute belle et sereine
Dans le royaume de l’existence surpassait les reines
Elle vivait… respirait le bonheur, admirait et aimait
s’évader, rêver, s’aventurer… enflammer
les esprits, les cœurs… oubliant ses longues douleurs
Courageuse toujours, armée par l’espérance et les valeurs
Et Jésus son Seigneur, son ami, lui laissait entretenir sa mission
Dans la foi et la peine elle orientait ses ambitions
Sainte Rafca, comme elle une percluse et tant d’autres martyrs
Autour de la Vierge bénie verront Sabine sourire
La recevant, joyeuse dans ce faste divin
La place de Sabine est entourée de Chérubins
Sur terre encore les traces d’une amertume dans les cœurs
De ceux qui connurent, Sabine supportant ses douleurs
Et dans leur esprit une sereine et vive conviction
Le paradis est en fête, une noce se prépare pour la Résurrection

Joseph Matar
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