L’enfant roi

Composée en souvenir de Philippe – 2009

‘Il était une fois…’, c’est ainsi que débutent les contes
Si chèrs au cœur des enfants à qui on en raconte
Les transportant en un monde de rêve où l’imagination
Se nourrit, se développe dans le jeu de l’éducation.
Princesse au bois dormant, Petit Poucet, ou Cendrillon
Chèvres, loups, neige blanche ou le rouge Chaperon…
Puis l’enfant évolue vers d’autres aventures plus héroïques
Laissant Tintin, Iznogoud pour Peter Pan et Harry Potter le magique
Et devenir enfin lui-même le héros de son monde…
‘Le sorcier c’est moi, et c’est moi qui commande !’….
… Il était une fois un gentil petit sorcier d’une rare originalité
Un peu espiègle et loin de notre quotidienne réalité…
Des rois d’Espagne, il tenait le nom, et de l’enfance,
Il incarnait l’âme, la pureté, l’innocence, la transparence.
Bohémien, aimant le nouveau, l’épatant, l’aventure,
De Potter, il se sentait l’un des héros et sur mesure,
Invincible sorcier à mille recettes et plein d’espoir
Attaques de surprise, de subtilité, et mage noir.
Vêtu du shirwal, du tarbouch, de cravates macabres
De chaînes d’or, de ceinturons, d’Excalibur aux sabres,
Pionnier, dans des soucoupes allant vers des découvertes
Sur des chevaux de lumière, sonnant l’alerte
Sillonnant les galaxies, Véga, Andromède et les nébuleuses
Toutes à portée de sa main, des mains miraculeuses
Mains innocentes et pures, il ne connait ni le doute
Ni le péché, ni les vices, mais l’amour seulement et l’honneur sur sa route
Epris de légendes, d’aventures, celles de Perceval,
Passionné de la Toison d’or, ébloui par Durandal,
Et la baguette magique des fées était pour lui la vérité
C’était son monde à lui qu’aucun obstacle ne pouvait arrêter
Un sens de l’humour, de la subtilité, du sérieux ou d’innocente singerie
Pierre philosophale qui changeait tout en or… mirage et rêverie
Héros sans peur, affrontant les sphinx, les centaures, les sirènes
Les serpents d’airain, les engins volants, les courses des arènes.
De purs visages se présentent avec l’événement de naissance
La puissance des pères, leur espoir se structure dans l’enfance
Incroyable réalité, toute mystère, de l’invisible à l’apparent…
Son père ému, en larmes me confie: « il était unique, différent,
Son regard câlin, son sourire doux et interrogatoire
Le front angélique aux cheveux couronnés de gloire
Original, plein de mouvement et de vie, quelquefois rêveur
Il ne ressemblait qu’à lui-même en ses jeux de bricoleur. »
Avec larmes il me dit aussi « Il était insaisissable, une perle qui s’envole
Prenant des ailes d’anges, et s’en allant au loin, jouer un autre rôle »
Comme une poignée d’eau dans la paume qu’on ne peut contenir
Un précieux trésor se volatilise sans que l’on puisse le retenir
Dieu de douceur et de bonté, d’amour et de Clémence
Dans vos jardins du Paradis pour quelle fleur et pour quelle fragrance
Voudriez-vous cueillir de notre terrestre moisson
Et arracher de nos cœurs notre amour et notre passion
Qui est à Vous et dont Vous nous fîtes un don précieux
Amertume sur terre, faste, joie et triomphe dans les cieux.

Joseph Matar
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Composée en souvenir de Philippe 92×73 cm – 2009

Composée en souvenir de Philippe, palette – 2009