Souvenirs d’enfance

La baie de Jounieh était encore vierge, l’eau était pure et l’odeur

du sel de la mer remplissait nos paumes et nos cœurs

Les pêcheurs se préparaient à l’aventure, à l’évasion

Sur leurs barques, l’amour et la patience étaient leur provision

La côte était propre, agréable, sablonneuse

Les vagues se brisaient nonchalantes et écumeuses

La montagne verdoyante, un refuge, un haut lieu, un paradis

où l’on s’oubliait, errant du jeudi au samedi

La montagne se reflétait dans la mer aux vagues ondulées …

Une nature vraie, chaleureuse, des sommets jusqu’aux vallées …

Les routes, à peine quelques sillons comme ceux de la main

Les routes, c’étaient des sentiers qu’on empruntait tous les matins

Les points de repères nombreux, surtout les clochers

Notre Dame, des arbres millénaires, la falaise, les rochers

Le vieux souk intime où l’on se retrouvait et se connaissait

Chacun par son nom était appelé, là où il passait

L’anonymat n’avait pas de place, la pollution aussi

La fraternité, les échanges, les relations tout était réussi

La plage si pittoresque, un rêve où l’on entendait

Les bruits des vagues dans un silence qui nous inondait

Aux charmes des journées, s’ajoutaient les splendeurs de la nuit

A peine une perspective de maisons chaleureuses et sans bruit

Dans ses écoles un grand nombre d’étudiants

Dépassant en réalité celui de ses habitants

Par milliers, oui, et de très loin, ils venaient

Souvent à pied, pour le savoir comptant améliorer leur destinée

Dans les ruelles et les places, une nuée de gens était réunie

Les jours de fêtes où l’on célébrait les cérémonies

Surtout la belle saison, de Marie le mois de Mai

Une multitude escaladait la montagne jusqu’au sommet

Où est érigé un monument à Marie notre reine

L’on priait avec piété, dévotion notre mère sereine

Arbres, bâtisses, sentiers, êtres, ciel et pierres

Etaient en parfaite union, le ciel commençait avec la terre

Les moines, les frères, les religieux priaient dans leurs cloîtres nombreux

Les âmes étaient tranquilles, les citoyens gais, heureux

Quand les pêcheurs rentraient, tirant barques et filets

Une récolte de poissons scintillante en milliers de reflets

Faut-il au temps de suspendre son vol ou un vrai retour

Dans le futur quand l’évolution a tracé son parcours?

Joseph Matar
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