Martyr de la Vérité

Composée en souvenir de Pierre Gemayel

Bouillonnant de charme, plein de vie, de jeunesse
Dynamique, confiant en son ardeur et sa prouesse
Son existence est sacrifice empreinte de son doux sourire
Il était né pour autrui: aider, aimer, secourir
Dépenser sa vie pour ses compatriotes,… sa nation.
La liberté, la postérité, la souveraineté… étaient sa passion
Un vif amour de sa patrie, de ses concitoyens
Se manifestait par ses actes, et de nobles moyens
Du Nord au Sud, il était partout, toujours présent
Il était l’orateur, l’organisateur, un combattant saisissant
Tel son grand père, son père, ses oncles, cousins et frères
Dans l’édifice de la Nation, auront été des bases la pierre
Le Liban Edifice divin… et des dieux Sainte terre
Ses fils pour sa gloire se font martyriser sans crainte
A la veille de cette faste journée de l’indépendance
Un Prince, le prince des martyrs par excellence
A peine d’un printemps fleurissaient ses trente quatre ans
Messager du ‘Vrai’ le vrai éclatant, délirant…
Plein d’audace, il s’offrait en toute sincérité
Pour une cause sacrée : celle du Liban notre fierté
Nos héros sont forgés dans le noble métal
Dont toi Pierre es issu tel de Roland sa Durendal
Pierre, l’âge de mes enfants, ensemble à l’école des Frères
Pierre étoile des nuits sombres, objets d’amour et de prière
Fier ? Et fort, symbole de nos monts majestueux
Résistant, éternel, comme nos rochers….prestigieux
Le Liban, notre Patrie fut toujours ta cause entière
Dieu Souverain au ciel et sur terre, et sont souveraines nos frontières
Pierre tu as pleinement vécu la première des valeurs
Celle de l’héroïsme, acte d’amour plein de splendeurs
Chacune des Valeurs représente de l’âge une période
L’héroïsme, le non, la révolte contre les empiriques méthodes
C’est la jeunesse orageuse qui rompt les chaînes
de l’injustice, du crime, de la violence, de la haine
Missionnaire d’amour sur terre, témoin de la vérité
Tu t’es manifesté, révolté, et tu meurs en beauté
A peine as-tu quitté l’église de Rita la Sainte
Qu’elle t’appelle chez elle, près de Marie, sa conjointe
Dans une rue peuplée, au Nord de la capitale
Le jeu du sort, la précision chronométrée… furent fatals
Les hordes criminelles, du mal représentant les forces
Une mafia sans pitié, carnivore et féroce
Assoiffée de sang, de meurtres, de… de crimes
Crache son feu aveuglant sur ses innocentes victimes
Mains criminelles, dépourvues d’âme de sensibilité
Semeurs de la mort, de la terreur en cette actualité
Arrêtez de tuer, malfaiteurs, lâches étrangleurs
Vos crimes clandestins et vos plans destructeurs
Face au tribunal divin où pensez-vous les cacher ?
La colère de Dieu vous promet le feu des bûchers
Crime contre la Nation… crime contre l’humanité,
Terroristes aveuglés par la haine, la barbarie, sans pitié !
Oui, Pierre ! jeune prince tombé sous le feu des assassins,
De milliers de ‘Pierre’ prendront la relève, héros ou fantassins.
Le Président ton père, par le chagrin meurtri,
Ta tendre mère en larmes et de douleur saisie
Ton épouse et vos deux amours, Amine et Alexandre,
Sont appelés par la patrie, et l’avenir déjà se fait entendre
Sœur Arzeh que j’admire… toute dévouée, et sainte religieuse
Que tes prières à la Vierge, au Seigneur leur soient des perles précieuses.
J’admire son courage, son élan, sa jeunesse,
Martyr de mon pays, fleur de ma nation, espoir et promesse
L’ironie du sort accable quelquefois les plus grandes familles
Semant ainsi la mort, la souffrance, la tyrannie
Mais notre lutte et notre résistance se poursuivront avec plus de vigueur
Défendre sa patrie et la sauver, mérite tout bonheur
Plus de six mille ans d’histoire au service de l’humanité
L’univers entier nous regarde : nos créateurs, nos grands, nos cités
Les lumières, jaillissant d’ici, du Liban et se diffusant
Dans le temps, l’espace, les esprits et les cœurs des vaillants
Pierre, le soleil aujourd’hui verse ses larmes de lumière
Pour t’emporter sur ses rayons dans le ciel des mystères
Les damnés criminels agents, et comploteurs…
Eux, s’en iront dans la nuit des supplices et des horreurs
Leur sort est déjà écrit, aux psaumes de justice…
La Vierge du Liban n’abandonnera jamais ses fils.
En ce jour de Novembre un raz de marée humain
Se dirige vers la capitale dès l’aube, ce matin
Pour assister aux funérailles d’un héros du Liban
Et pour planter un cèdre au front du firmament.
La Place des martyrs où l’église Saint Georges
Bruisseront de drapeaux, et des cris la chaleur d’une forge
Acclamant haut et fort la jeunesse exemplaire
Et la fière énergie d’une nation, unique, solaire.

Joseph Matar
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