Pastoral intimacy art painting

Montagnes sacrées et printemps par Joseph Matar, peintre

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1 – Intimité Pastorale

En ce monde contemporain, le rythme déployé à nos activités devient vertigineux. L’arrêt est interdit, et le développement doit toujours progresser. Cela s’applique dans plusieurs domaines, mais quand il s’agit d’art, de culture, de pensée, du repos de l’âme, l’arrêt et la méditation sont nécessaires. C’est comme l’année sabbatique dans l’histoire ; actuellement dans les programmes universitaires, s’arrêter pour changer d’activité n’est plus stagner sur place, au même niveau.

Le 7ème jour, qui, on suppose était conçu pour le repos, est un 7ème jour plein d’activités cérébrales, de créativité, et de construction car l’œuvre créée doit exister en l’âme et l’esprit de l’artiste avant de prendre un corps matériel, une présence palpable, visible, une toile, une sculpture, l’idée écrite etc.

C’est vrai, le créateur se manifeste en son œuvre. Il existe partout, dans chaque ligne, forme, touche… dans toutes les nuances de la gamme colorée. L’œuvre s’adresse à tout être, à tous ceux qui regardent l’œuvre afin de la disséquer, l’assimiler, l’analyser… L’œuvre est un miroir de l’âme, une prière, une communion avec la création. Où débute une œuvre ? Et où se termine-t-elle ? Ou peut-être que les œuvres restent-elles toujours inachevées ? On peut toujours pousser l’étude plus profondément. Donner un nom à une œuvre, c’est logique mais ce n’est pas nécessaire. Une même œuvre peut avoir plusieurs portées, ou plusieurs noms.

La vraie identité de l’œuvre c’est l’artiste lui-même, elle porte son nom, l’œuvre débute en son âme.

On peut dire, cette œuvre c’est la Joconde ou : c’est Léonard ; c’est la Ronde de nuit, ou c’est Rembrandt etc.…

2- L’œuvre, objet de la présente étude est une peinture sur toile de 160×200 cm

Une composition où plusieurs éléments entre en jeu. L’être humain, les cèdres, le drapeau… et d’autres éléments secondaires, les monts, l’église, sortie de cathédrale après le baptême, journée de fête etc.…

Plusieurs études préparatoires ont été réalisées, cela dura plusieurs mois.

Une grande foule rassemblée à la droite de l’œuvre accueillant une femme avec deux enfants encadrée de plusieurs cèdres, du drapeau Libanais qui sillonne toute l’œuvre comme un arc-en-ciel dans le firmament.

Les montagnes sont légendaires, mythologiques. Le sommet « pic de Saouda » ou des martyrs, la crête du mont Aytou, vient ensuite, le plus beau sommet du Mont Liban, Sannine. D’autres merveilles s’imposent comme « l’Hermon » mont Biblique. Ce sont les trois plus hauts sommets en ce Moyen-Orient et qui font partie du patrimoine Libanais.

Quelques détails pour dégager le pittoresque… Les hameaux, des terrasses suspendues, qui se succèdent, les rayons lumineux qui tombent comme une pluie d’un ciel foncé… Au premier plan, le baptistère, la foule qui attend un événement, l’arrivée de quelqu’un, un discours, une chanson, un poème… Une prière commune…

Les espaces d’ombres et de lumières sont intelligemment reparties et donnent à l’œuvre son cachet d’intimité.

Trois cèdres à gauche, font un rempart comme la défense d’une forteresse, une force, défiant l’éternité.

La matière colorée, riche, solide émanant la lumière. Cette lumière mystique qui jaillit de l’âme de l’artiste poète Joseph Matar.

La matière, tantôt empâtée, tantôt légère et transparente, coule de son cœur, comme les larmes des yeux d’un couple amoureux et passionné. Point de bavardage, entre le réel et le vrai, c’est la vérité qui l’emporte comme les valeurs. L’artiste s’exprime, dialogue avec son cœur un langage d’amitié, d’amour, de prière. Les vrais outils, matériaux de l’artiste, c’est son âme, sa pensée, ses sentiments, tout son être… Ils sont indispensables pour réaliser l’œuvre comme les couleurs, les mines, les formes, la palette… Des centaines d’études, en mines de plomb, sépia, aquarelle, étudiant toute la construction et l’infrastructure de l’œuvre, les essais, des recherches, tout mène à Rome. Des études reprises plusieurs fois sous d’autres formes, enfin c’est une œuvre de deux mètres qui est érigée.

Le conscient et l’inconscient se complètent, les sentiments se joignent en cet effort, à la sensibilité, les techniques, et la connaissance, l’amour, l’habilité, le vouloir, se métamorphosent sur cette surface vide, et blanchâtre en une flamme vivante qui s’adresse en émotion à celui qui l’observe.

Jean De Lalande