Nue

On dit communément que le nu est toujours chaste, pourvu qu’il soit beau ; mais il vaut mieux dire que le nu est beau pourvu qu’il soit chaste.

A quoi l’art de Phidias n’allait pas moins droit que la sagesse de Platon ? il n’y a point le souci du caché, de l’habillé mais plutôt des passions, exprimant l’accord de la pensée et de la nature.
Devant le nu, il n’y a point de mensonge, l’art a permis ce triomphe, par la pensée au moins. Le nu homme ou femme n’est pas un corps déshabillé mais une conception de formes du corps humain, corps et âme, un corps habité par l’esprit. La pudeur est liéé fortement a des coutumes de politesse on cache des signes de la nature. Le nu est connu dans l’art depuis la préhistoire, que de Vénus ont été sculptées (Vénus Magdalénienne…) toutes les anciennes civilisations : Babylonienne, Pharaonique, Grecque, Romaine, … ont réalisées des merveilles dans la sculpture du corps vivant…

Avec le Christianisme se posa le problème du ‘chaste ou du sacré’ et du profane, poussé à la volupté avec la Renaissance….

Chez Joseph Matar, le nu est sacré, à travers ‘cette pâte de corps’, il exprime toutes ses passions… (l’érotisme, la pornographie, n’ont pas de place en son œuvre…) devant ses nus ou nudités on prie, que ce soit une Madeleine ou un repos, ou une étreinte, l’envie, le désir sont absents… ses compositions cosmiques où la femme dans tous ses charmes et sa grâce occupe tout l’espace en des ellipses composant la toile quand à la couleur, partie intégrante de l’œuvre et liée à la forme et au dessin …, le nu chez Joseph Matar nous transporte en son Eden, son Paradis. L’homme se sent uni à la nature toute grandiose et toute humaine. Le nu devient ici un élément sacré lié au divin, un acte créateur… imbibé de mystères, ceux de la femme.

Liban Art Editorial