Art sacré

… Univers dont la lumière éclate et se répand, habille notre existence, lumière de l’Esprit qui traverse la Matière, passant du jour à la nuit, de la clareté à la plus dense obscurité, du repos au mouvement: contrastes saisissants!

Joseph Matar se définit comme l’araignée qui se sert de sa propre substance pour tisser et réaliser son oeuvre.

Ce “Moi” si différent des autres fait son originalité: actif, combatif, présent nuit et jour, témoignant des évènements de la vie, de ses nécessitées … dans cette ruée humaine qui s’affirme civilisatrice.

Ce “Moi”, ce “Je suis” s’unit aux couleurs, lignes et formes, mouvement et choses de l’esprit, mettant la “Création” à la portée de la main. Comètes, planètes, ou nébuleuses, le “Moi” les arrache de leurs orbites, leur donne un autre scintillement, une autre lumière humaine et parfaite, spirituelle et divine à faire pâlir le soleil.

Joseph Matar peint les mystères endormis dans le “Moi” spirituel, enracinés dans toutes les activités créatrices de notre civilisation. L’émerveillement qui en résulte est celui qui nous ouvre les portes de l’Eden, “Lumières” qui enrichissent notre langage humain. Ce sont en effet, ces jets de lumières qui éclairent les particules de ses rêves en y creusant des sillons émouvant notre âme. Gammes de bleus, de noirs, de verts émeraude … évoluent dans le silence des profondeurs cosmiques, “nocturne” qui par ses mains devient vie et couleurs, et s’unit au rayonnement solaire.

Forgeron, et même orfèvre, ivre de sa passion, il nous invite avec lyrisme débordant, dans un Espace semé de pierres précieuses: la nuit comique pénètre le jour lumineux qu’il nous propose … L’invité à cette “ noce” enrichira à sa satiété son âme pour revivre ses souvenirs d’humain et apprécier le sens de la vie qui s’écoule.

… une marée humaine à l’image du Dieu fait Homme, créatures à croissance infinie. Dans un océan de rêves, le “Soleil du coeur” inonde l’ensemble de sa lumière, s’étalant jusqu’à la frontière du Temps. S’agirait-il d’Héliopolis, d’un souffle de feu, d’un simple brasier? Non. C’est en fait une maladie: malade d’une passion envahissante, il épouse celle-ci par loyauté d’âme et la fait participer à toute son oeuvre car source éternelle de feu et d’amour de l’Absolu. Fleur de la Passion que l’artiste désire, qui l’aide à agir au nom du Créateur. Dieu sans Pouvoir et Pouvoir sans Dieu se conjuguent, l’un oeuvrant au nom de l’autre.

Vit-on la “dernière nuit du monde” ou sommes-nous parvenus au “premier matin” de la Création? Célébrons cette “journée du Soleil”, ce “Sun-day” où la Vie est Fête, alors que les vagues de la nuit s’épuisent et qu’apparaîssent des images nouvelles, dans un renouvellement incessant, spontané, animées d’un rythme rapide, celui du Monde. Ce Monde, nullement “fini”, ne pourra s’achever que dans l’Avenir que le Créateur veut nous voir créer …

Le Créateur s’impose et fascine, pour nous transporter vers l’Invisible à travers les formes visibles d’un Univers dans lequel la Vie est enracinée comme une éternelle présence.

Mystères, gardez vos secrets! Peut-on partager ou dévoiler un rêve ou une énigme? A l’ombre du Golgotha, avec le Fils de l’Homme, devant cette marée humaine, ces formes en mouvement, je contemple, je médite et demeure enchanté sur les rivages de l’oubli, ne conservant qu’une image qui s’adresse à tous les humains: l’Amour.

Gaby Kaikati