Redemption Cosmos Human Seeds

Rédemption, cosmos, et semences humaines

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Parler d’Art Sacré, analyser des conceptions, des principes, des théories… Peut-on prétendre que toute œuvre créée par un artiste, porte en elle-même les germes du Sacré?

Même si l’œuvre est conçue sur un autel païen? Jadis, l’art sacré était l’œuvre du génie du Christianisme, cela en ces débuts car tous les artistes puisaient leurs motifs dans les “Saintes Ecritures”.

Je peux affirmer que le sujet choisi par l’artiste n’a rien quelquefois rien à voir avec le sacré même si la représentation est une passion du Christ, une Nativité ou une Madone, mais le sacré est en rapport intime avec l’artiste créateur, sa vision, ses sensations, ses idées et ses émotions.

Ce dernier doit exprimer à travers l’œuvre qu’il réalise le poétique, le lyrique, sa sensation, ses sentiments sincères envers Dieu, le Créateur infini.

On peut composer un paysage, un groupe, un ensemble qui par ses lumières son contenu, sa matière, ses couleurs, reflète le sacré ; même dans une œuvre abstraite, dans la manière dont l’artiste traite la composition, les formes, les lumières, les couleurs on peut toucher le sacré… Que de vitraux informels incitent et poussent à la méditation, à la prière et nous élèvent vers le Suprême Créateur et nous laissent dans un état d’extase.

Le jeu du sacré est un acte qui se réalise dans l’âme et l’esprit du peintre avec amour, avec une volonté et un vouloir, et toutes les capacités qui font que plastiquement l’artiste domine pleinement l’exécution de l’œuvre qui met en extase le Créateur et celui qui regarde l’œuvre.

J’ai commencé la toile par une ébauche de sa structure : un tracé de lignes et de figures géométriques reparties et étudiées intelligemment ; les cercles dominants et émanant du centre où est crucifié le Rédempteur. Dans ce Cosmos qu’on croit désordonner, règne une structure d’une rigueur, d’un ordre et d’une maîtrise de Créateur. Chaque chose est à sa place, c’est une science exacte qui domine.

Un jour, Einstein laissa échapper cette phrase: “Dieu ne joue pas aux dés” dans cette divine création. Le hasard, la coïncidence, la fortune… n’existent pas, ce sont des mots à consommer dans une littérature vide, pour des esprits où domine le doute et l’aléatoire…

En fond de toile, un mouvement tournoyant, dans une géométrie secrète et un ordre parfait traversé par une lumière cosmique. Le Rédempteur est au-dessus de cette baie féerique, entre les eaux et les cieux. Au second plan un paysage, des collines et des falaises se préparent pour recevoir la semence humaine. Au premier plan une foule nombreuse comme les caractères de l’écriture est intégrée dans ces cercles infinis qui progressent pour atteindre un autre monde, un Paradis. Une foule mobile comme l’alphabet de plomb à l’imprimerie, on déplace les lettres pour aboutir à une autre vision, expression. L’œil du spectateur circule harmonieux dans cette masse d’humains.

Le Cosmos du Dieu Créateur est sublime, avec l’homme crée à son image, le Cosmos gagne en richesse et en profondeur, en beauté, en raison d’être ; il a une touche humaine, une âme. Ces êtres sont là pour glorifier leur Dieu et comprendre grâce à leur intelligence la grandeur du Messie.

Des carrés, des rectangles se trouvent non loin de la baie sous les pieds du Christ. Ce nuage humain plein de vie est là en témoignage à celui qui a dit : “Je suis la Lumière du monde”. Quelques drapeaux Libanais ornent discrètement cette scène. L’œuvre nous capte et nous laisse méditer et réfléchir comme la musique, les sons, les suivants précédent l’antécédent, l’unité est continue, le tout est un hymne à la joie, un appel de l’humain au divin.

Le Rédempteur est une œuvre monumentale, elle ne se suffit pas de ses dimensions, elle traverse l’espace et rejoint nos cœurs.

Joseph Matar