Gebran martyr au Liban

Composée en souvenir de l’ami Gibran Tuéni

C’était le 12 Décembre ! Jour souvenir du martyre de Sainte Lucie
Et aussi le 12 de la lune ! Coïncidence dans notre galaxie.
Nous attendions la pluie, le 3ème quartier allait-il nous surprendre ?
Sur la terre assoiffée, la sécheresse allait-elle encore s’étendre ?
C’était un faux printemps où tout luisait de vie
L’allégresse régnait, les âmes étaient ravies
Oui les orangers éclaboussaient de fleurs, la nature radieuse
Se préparait dans ce faste coloré à quelque noce glorieuse
Et attendait impatiemment du ciel des gouttes abondantes.
La terre et les hommes étaient altérés, l’imagination brûlante.
Ce jour donc printanier, j’étais à l’ouest de la capitale
Chez des amis en une routine tournée matinale.
Quand nous entendîmes tous une déflagration. Nous avions l’habitude …
C’est un bruit quotidien ! Ici, la vie est devenue bien rude.
Mais dans la demi-heure à peine, écoutant les dernières nouvelles
En ce Liban où la discipline fait toujours place aux querelles,
J’entendis comme la foudre qui s’abattait brûlante dans mon cœur.
Le drame était tragique, c’était bien à nouveau le règne de la terreur
Sur la terre asséchée coulait le sang d’un très grand d’entre nous
Sang de martyr, et fleur de la Nation que venait de répandre des voyous
Comme autrefois notre Adonis, blessé par un immonde sanglier
Avait, devant Ishtar en pleurs, perdu son divin sang singulier.
L’immonde sanglier ici, nous est venu d’un pays frère
Qui a laissé chez nous des fauteurs de misère
Et la rancune au cœur, le sadisme et l’envie
Et la lâche vengeance destructrice de vie.
Mais c’est d’ici, du Liban – Phénicie qu’est née la liberté
Et c’est d’ici, qu’elle s’est propagée dans cet Orient déchiqueté…
Tout pays dictateur ignore encore ce qu’elle peut être
Et voudrait imposer par le meurtre ou les traîtres,
Des valeurs étrangères aux gens de pays frères
Ou bien de travailler sur ses propres frontières.
Dans notre Orient de rêve, on n’entend que discours
Sur la démocratie et slogans en cours
Colonialisme américain, ou trompeur jihadisme…
Des mots sans profondeur devant notre humanisme
Dont la lumière éclaire l’esprit, le développement
L’amour et l’amitié, la culture et l’entente et bon comportement…
Gebran s’était levé parmi nous, tel un athlète
A Sparte, à Athenes … élu parmi les élus de la planète
Journaliste brillant, audacieux orateur.
Il défendit les causes de sa nation avec ardeur
Etre profond, aux articles riches et enflammés
Courageux, propre, dévoué, par la foule proclamé.
Gebran a emprunté l’épée de lumière et de feu en fusion
De Michel héros du ciel aimé de toutes les nations.
L’archange Michel chef suprême des troupes célestes
A terrassé le dragon et les forces du mal qui se manifestent.
Les ténèbres ont été écrasées sur Satan, la victoire a été fulgurante
En ta main Gebran, ta plume, ton verbe ont été des valeurs éclatantes
Voulant t’éliminer, les mains voisines criminelles
T’ont semé dans tous les cœurs, dans les âmes immortelles.
Ressusciter c’est notre création et notre illustre histoire.
La résurrection des âmes, des nations, …. Des victoires.
Je te vois Gebran, venant de loin, d’un Paradis vers le Liban.
Nous admirions et admirons Ghassan ton père tel Socrate ou Platon.
Tu as traversé le ciel en étoile filante, une comète singulière.
Un ange de là-haut plus rapide que le temps et les lumières
Un Apollon de l’Olympe un saint et combatif guerrier
Tout de bonté, de franchise et de nos courageux héros l’héritier
Neyla l’héroïque qui brisa nos cœurs, cette Diane, cette Flore
Dans son intervention pathétique sur le père qu’elle adore
Par les larmes, les Libanais unis ont tous manifesté
Sauver la nation est un acte sacré qu’on ne peut contester.
Audacieux Gebran, noble et courageux, orateur héroïque
Du journalisme tu es un maître et de la pensée un rayon unique
Le sang de nos martyrs a irrigué la terre et le firmament
Augmentant nos héros, nos étoiles après chaque événement
Allons citoyens… Libanais de toutes confessions
Oublions les haines, unissons nous pour la libération
En cet Orient chéri et sur cette terre sacrée, notre mission
Est un message d’amour, d’humanisme, de civilisation.

Joseph Matar
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