On parle beaucoup d’art sacré. De violents débats se sont déroulés autour d’une notion qui reste encore confuse. On le sait, ce n’est pas le sujet traité par l’artiste qui suffit à assurer l’aspect sacré d’une oeuvre : tant d’oeuvres, ou plutôt d’oeuvrettes à motif religieux le prouvent… sans parler du fameux “Style” Saint Suplice. Mais d’autres part, il faut bien reconnaître qu’un sentiment religieux authentique n’est pas, en soi, générateur d’oeuvres d’art véritables. C’est l’éternelle tension qui existe entre l’artiste véritable et la décision qu’il prend de promouvoir au sein de son art un message proprement sacré.

Joseph Mattar tente, dans des oeuvres d’une certaine naîveté, de vivre cette tension ART- SACRE. Certaines des oeuvres: l’Anachorètre, Vocation, Secret…ou d’autres… têtes de Christ, Crucifixion, mise au tombeau… témoignent du désir commun à tous ceux qui ont tenté d’exprimer ce sacré dans l’art d’aller plus directement et plus intimement aux sources. Ces oeuvres, le public s’en rendra compte ne sont pas de simples illustrations mais des compositions qui ont une existence plastique propre.

Georges GUERIN