Ile des fleurs

Caraïbes de rêve, île de roses, ou îles de Beauté
Surgis de l’eau, comme les lumières de l’obscurité.
Comme les sommets montagneux du Liban, vallées et rochers.
Les insulaires en vagues successives s’y sont accrochés.
L’île ressemble à notre Liban, un arrière fond de montagne
Des plaines étroites, des vergers, une riche campagne
Des champs de bananiers adossés à la montagne, une réplique
Trois fois notre Liban, à l’ouest, face à la grande Amérique.
De hauts sommets aux vallées les plus profondes
Un potentiel énorme d’agriculture en ce monde
Canne à sucre, café, cacao, tabac, bananiers, végétation épaisse
Une pêcherie abondante, unique en variété et en richesse
Mais les humains restés pauvres et miséreux et même analphabètes
Venus jadis d’Afrique et quelques uns de tous bords de la planète
Et jadis importés massivement, restés naïfs, innocents, aimables
Exploités par des chefs corrompus et souvent incapables
On nous avait menacés récemment de changements climatiques
De pollution des sols,… notre planète est en phase critique
La fonte des glaces et la montée des eaux sous les effets de serres
L’humanité devait harmoniser des efforts de concert
Et voilà que soudain, mardi, en pleine nuit, le temps là-bas s’arrête
L’apocalypse lance ses chevaliers pour une macabre conquête
Venue des entrailles profondes de la terre semant la stupeur
Broyant la ville entière en un tremblement destructeur
En quelques secondes, le séisme a fait un terrible ravage
Plus qu’une guerre de mille ans et de saccage
Le béton éventré cède sous les sourds craquements
La panique, l’effroi, la peur en ce bouleversement.
Devant cet enfer, les créoles désemparés sont impuissants
Pas de moyens, même de protection, le séisme est anéantissant
Le peuple pleure, sanglote, bras tendus vers le ciel, assoiffés et affamés
La mort frappe au hasard une île désarmée
Des cadavres jonchent le sol, entassés par milliers
Les survivants demandent l’aide des amis et alliés
Des ensevelis vivants gémissent prisonniers dans les décombres
Des bataillons de sauveteurs accourent et augmentent en nombre
S’activent avec leurs chiens, leur matériel, et toute leur capacité
Des miraculés, des survivants sont arrachés des obscurités
Des mères affligées, en larmes, cherchent en vain, désespérées
Leurs enfants, leurs époux ou leurs frères sous les remblais enterrés
L’aide humanitaire est venue des quatre continents
L’humanité entière émue, vers les Antilles a orienté sa compassion
Avions, navires, hélicoptères, flottes… secours
L’^ile entière est investie, les aides arrivent sans détour
Devant ce drame, ces pauvres gens déshérités
Sont la proie aussi de toutes sortes de profiteurs… atrocité
Haïti dont le nom est ‘montagne, hauteurs, nous te souhaitons d’être une république
Dans ces Antilles où tu es gérée, anarchique face à l’Amérique
Nous espérons te voir sortir de tes peines de tes souffrances
Si les infrastructures manquent à quoi sert l’indépendance
Du Liban, à qui tu ressembles par ta structure, tes paysages
Nous te souhaitons une relance, un essor, et le plus fort courage
Combats l’analphabétisme rétablis de fructueuses relations
Forme et éduque le peuple et intègre le dans la civilisation
Ce sont nos vœux après l’effort immense et touchant
De toutes parts du monde en ce terrible moment.

Joseph Matar
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