Le drame du Caroubier

Le vent hurlait en cette fin de Journée, un triste vendredi
Des bruits, des fracas, des cris, des sifflements toute la nuit…
La nature entière est emportée par l’agitation
Une crise de colère, celle des dieux de la Création
Les éléments sont déchaînés, aux vivants, la résistance
n’est qu’un simple devoir ; vaincre ou périr dans l’espérance
La nature qui de chaque saison présente l’aspect, l’expression
Aujourd’hui elle est furieuse, le spectacle désolant, saisissant
Une montagne est déracinée, froidement massacrée
Etendant ses branches, livrant son dernier soupir exaspéré
Le caroubier si fier, si beau, si puissant
Gît renversé, attend son triste enterrement
Ce caroubier aux fruits si riches, si généreux
Son jus sucré, unique, appétissant, délicieux
Son souvenir dans ma sacrée aventure m’accompagne
Il est le premier arbre planté dans cette montagne
Par des mains courageuses, une volonté, un amour persistant.
Planter dans la terre, réjouit le Créateur si puissant
Le caroubier m’a rendu ce que je lui ai avancé
Arbre donateur, beau, sacré… pour te récompenser
La nature à la terre t’a froidement arraché
La nature sereine, le jeu est clair rien n’est caché
Je planterai demain, à l’instant même un autre amour
Qui dans cette même terre grandira et verra le jour
La déesse mère, déesse Déméter, déesse de l’abondance
En ton sein elle admet le courage et refuse la nonchalance.

Joseph Matar
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