L’orpheline
Agréablement vêtue, elle n’a que sept printemps,
Ses nattes argentées tissées dans les fils du temps
Tombent sur ses épaules, une page dans les légendes
Des princesses qui viennent d’autres mondes,
Un corps fragile, un teint rose et clair
Un cou mince, des yeux ciselés dans les lumières
Le regard est tendre voilant amertume et tristesse…
Pense-t-elle à sa mère qui la choyait avec tendresse
Ou à son père qu’elle a à peine connu, enthousiasmé
La pressant contre son cœur, gai et enflammé
Elle pense au lendemain, à ce que cache la lecture des étoiles
Ce que la Providence dicte ou ce que l’amour voile
Seule, en l’espace de quatre ans, elle vient de perdre
Son père et sa mère, la joie du monde qu’elle venait de connaître !…
Seule malgré le zèle des oncles et de sa tante,
La mère est irremplaçable dans le bonheur ou les tourmentes
Chaque instant, chaque jour de son existence est une aventure
Rêver des visions, ou s’évader loin dans la nature
Et tout ce vide dans les cœurs qu’une mère seule peut remplir
L’amour d’une mère, le cosmos ne peut contenir
Ses jouets, son passe-temps, ses amis de classe
Tantôt elle s’applique ne laissant à l’ennui aucune place
Tantôt elle rêve, comme Pierrette et échafaudage des espoirs
La vie s’anime le matin ou se fragilise le soir.
Joseph Matar
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