Au Cloître

Elles sont sept ou huit dans ce cloître couvent.
Ce que j’ai vécu n’arrive pas souvent
Rarement j’ai été si ému, touché, attristé
Des larmes abondantes ont jailli de mes yeux, perturbé, agité
A la vue de ces carmélites, agenouillées, souriantes,
Pleines d’espoir, de charme et de bonté débordantes,
Toute flamme, toute vie, dévotion et mystère,
Elles ont opté pour le Christ une existence austère
Ce que nous croyons : cloître, solitude… prison
Est un réel chemin de croix, loin de toute illusion,
Un choix libre, une vocation, pour l’habit de sainteté,
Un habit de lumière, de chasteté, de pauvreté
Brûlantes d’amour, d’abandon de soi, de passion
Elles participent extasiées dans la grandeur de la Création
Oubli de soi, perdues dans ce Rédempteur adoré
Ce Christ présent toujours dans l’hostie et toujours honoré..
Par quelle voix sont-elles ivres ? par quelle musique ?
Quel silence divin les berce et quel souffle mystique
Unies à Dieu dans leurs œuvres, nobles et humaines,
Loin des rivalités, des disputes futiles et mondaines
De Dieu la vision majestueuse enrichit leur existence
D’Avila à Lisieux aux Carmels du Liban par excellence.
Du Liban et de Dieu, l’histoire fût toujours une
Des saints, pour le Paradis, le Liban fit fortune
Le Fils de Marie, nuit et jour est adoré en leur prière
Liban terre de Saints, de sainteté, dans la planète entière
Fils chéris de Marie, du Liban passionnément enflammé
Des générations successives pour le paradis en firent une armée
Carmélites, groupes de Vierges, d’anges, de chérubins
Ravissantes et pures, objets de mes pensées tous les matins
A vos pieds, à genoux se mettent les constellations
Futures occupantes du paradis, prenez mes prières en considération
Vos vœux et l’Eglise forment une harmonieuse nuance
Tel Dieu et Abraham en leur solide alliance.
Oui le Christ est présent dans l’hostie, le calice, l’Eucharistie
Et en nos cœurs bienveillants plein de virtuosité de sympathie.
Ce Dimanche d’octobre de Thérèse la fête
J’assistais aux prières dans votre Eglise si bien faite
Vous étiez présentes à la fois et invisibles
Dans vos états d’extase, objectives et sensibles
Il pleuvait…
De retour, j’essuyais mes larmes
Votre simplicité me transperçait, ému, muet, face à vos armes.

Joseph Matar
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