Kaa – Village de Saint Elie le prophète

Au Nord-Est d’une province, dans un pays enchanteur,
des villages, des hameaux égrenés par les mains du Créateur,
font suite à l’océan d’étoiles, jetées dans le firmament,
en ce pays, qui, dans les Ecritures est celui du Dieu clément,
ses cèdres éternels, son divin Sannine et son très vieil Hermon…
Ces trois sommets sont pour le Liban comme ses poumons,
sources, rivières, eaux, fraicheur… et les Naïades
la flore, les forêts, jardins lumineux, de l’Orient les façades.
Céréales dorées de la plaine, fruits, récoltes en abondance,
vignes et vins, l’amour, la joie de vivre et la bienveillance.
Dans la plaine Békaa, un village au Nord-est de la frontière,
un village calme, animé, uni, forteresse de vie singulière,
ses habitants, des patriotes nationalistes, aimables,
courageux, aux actes héroïques, nobles, admirables,
C’est Kaa
Isolés dans la plaine, ces chrétiens prêts à tous les sacrifices,
face à des hordes moyenâgeuses, barbares, dévastatrices,
parmi d’autres villages réputés frères et amis,
dont les uns sont vrais et rassurants, mais d’autres honnis…
Sur la place du village se dresse devant son église
la statue du grand Saint Elie qui prophétise,
une épée à la main et un doigt vers le ciel
à tout moment nous rappelle l’archange Michael
que les faits d’ici-bas sont relayés là-haut,
le bien, le mal et les joies et les maux…
Près de l’église, sur la place centrale du village,
il est toujours présent pour protéger : crimes, terreurs, pillages
Saint Elie le prophète éternellement vivant
sur son char de feu, de lumière toujours triomphant.
A Kaa, en cette agglomération paisible, active, croyante,
les héritiers du diable sont venus et de leurs mains sanglantes
ils ont semé et ciblé au nom des doctrines sanguinaires
ceinturés d’explosifs, ils ont exécuté un atroce calvaire
tuant, massacrant au nom d’Allah, tel un dieu de vengeance
et de peur qui ne connaît ni amour ni tolérance
Ce sont des adeptes radicalisés, endoctrinés
qui se transforment en criminels et assassins déterminés
sous un soleil étouffant et une chaleur saharienne brulante
à la recherche d’un coin, d’une terre verdoyante
pour parvenir au paradis promis vers une oasis lointaine
à des centaines de kilomètres de marche où sourde une fontaine
sur un peu de verdure, des houriates et des éphèbes, du lait, du miel,
pour eux cet accès à ces lieux les veut criminels, matériels…
Huit terroristes : les martyrs, les blessés, les destructions,
l’apocalypse et la terreur, gronde le feu… lâche agression !
Gagne-t-on de la sorte ce promis paradis?
Sous un dieu de la peur, de l’horreur, qui ne l’a jamais dit.
Des martyrs tombés devant l’église sur cette terre si sainte,
face au monument du saint prophète Elie et sans crainte
puisqu’en fin de compte, ces agresseurs viennent pour mourir
et satisfaire une idole avide de sang, de folie et de délire,
Leurs âmes, au diable ont été vendues, et les portes de l’enfer
à leur mesure sont forgées par leur patron Lucifer.
Quant à nos martyrs, leurs âmes sont portées par Marie
et Saint Elie, vers le trône divin, majestueux et fleuri
Le jugement dernier nous attend tous sans exception: savants,
clergés, athées, prophètes, artistes, saints et croyants…
Ce lavage de cerveau vers le radicalisme qui en est responsable?
Certainement pas les endoctrinés, mais les manipulateurs intolérables,
refusant tout dialogue, obstinés, voulant du Christ détruire
l’église, cette assemblée d’amour, de civilisation, pour luire et séduire.
L’histoire, on la connaît à fond. Ne falsifiez pas un Allah tranquille
dans son spacieux Eden promis à ses fidèles sauvés du péril,
les bons, les purs, les humains serviables, correctes et justes…
Là règnera l’égalité. Pas de faveurs en face du divin auguste
A Kaa, au Liban, la blessure est profonde, aussi la souffrance,
la douleur, les familles endeuillées, la méchanceté, l’intolérance.
C’est vrai, ces djihadistes pour le crime sont bien dressés
sauvages et barbares, de pareils assassins comment les classer?
Nous, en tant que chrétiens, devons les plaindre et pardonner.
Cela est dit par le Seigneur: les admettre, ne jamais les abandonner
C’est la grandeur du christianisme : aimer Dieu et même son ennemi
dans la société, nous sommes les frères de ceux qui n’ont pas d’amis.
A Kaa, la population abandonnée s’était réfugiée dans la prière profonde
l’autodéfense est un devoir mais la vengeance est refusée en notre monde
chacun sur terre aura dit Dieu à sa façon, c’est bien.
Si l’on remonte dans l’histoire: Grecs, Chinois, Romains, Indiens
les fidèles n’ont jamais tué au nom des dieux Zeus ou Jupiter
Apollon, Athéna, Shiva… Dieux ou déesses de tout l’univers
Le polythéisme respectait autrui et était tolérant…
Du Dieu unique les fidèles sont peu croyants et plus conquérants…
De grâce, arrêtez vos crimes ! Nos aïeux avaient leurs coutumes
allégez les souffrances, les malheurs, les ennuis et l’amertume…
Venez prier à Kaa, au Liban, la prière nous unit et nous délivre
Aimez vos frères sur terre, voilà l’exemple qu’il faut suivre!

Joseph Matar
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