Paris, Blessée
Ce n’est pas une ville quelconque… même pas une métropole
ni un monumental sanctuaire, ni le divin Acropole.
Ce n’est non plus de l’Hexagone la capitale
ni de l’Europe le centre et le point zénithal
De la création, ce n’est pas l’œuvre du Créateur
Malgré sa structure toute poétique et sa splendeur
Fleuron de la science, de la culture, une sommité
Jamais atteinte dans l’évolution de l’humanité
Le progrès, la connaissance, les arts,… l’histoire
Fronton de sa gloire, les droits, les succès, les victoires,
L’amour, l’humanisme, la liberté et la fraternité
L’ouverture, les échanges, la justice, l’héroïsme et l’égalité…
Elle a été mon berceau
Et l’école de ma formation
Elle est mon amour, ma passion,
C’est l’œuvre du génie humain, l’héritière d’Athènes,
De la civilisation païenne évoluée en la chrétienne
Pour devenir de la culture une ville Lumière
Et persister et continuer à être dans tous les arts la première.
J’ai été formé aussi bien dans ses ateliers et universités
Que dans ses ruelles, avenues, places, quais, musées, sociétés.
Paris n’est pas qu’issue du Créateur mais de l’homme génial :
Sans le génie humain, elle n’eut été qu’une agglomération tribale
Il fut un temps, elle était des étangs, et marécages inhabitables
Mais par un dur travail, un chantier épuisant et des êtres capables
…Voici Paris qui sort du néant et vient à l’existence
Magnifique, urbaine, rien ne manque à sa puissance
Les avenues, les ruelles, jardins, fleuve, places, musées,
Cathédrales, palais, et des perspectives futures les plus osées.
Chaque coin, chaque pierre, angle, touche ou sculpture
Porte son individualité, sa présence, son âme, sa texture
Ce joyau de l’existence, cette merveille unique
Qui fait se réveiller des Dieux une jalousie esthétique.
Paris autel des Dieux
Paris temples des prières
Paris espoir des humains
Paris vient d’être saccagée et blessée.
Une horde de barbares, et de sauvages sanguinaires
Sortis du lointain, d’un moyen-âge sombre et suicidaire
Tuant, égorgeant, massacrant et brûlant
Au nom de daéchistes, ils sont les vrais mécréants…
Instruments de Satan, ils sèment la haine à leur passage
Enlevant, violant, tuant, femmes, vieux de tous âges
Depuis bientôt un demi-siècle, ils harcèlent, terrorisent partout
S’attaquent à l’Occident, et aux peuples avancés surtout.
Sans vision, bornés, détestant toute civilisation
Obstinés, endoctrinés, sans pitié, sans éducation
Vrais suppôts de Satan, invoquant cependant le divin Tout-Puissant
Mais réduit à des mots : le tout grand, l’écrasant,
S’inspirant de sentences tronquées et de propos méchants
Jusqu’à l’égorgement de tous leurs mécréants
Ces barbares se disent des saints et croient au Paradis
Comme une récompense dans leur sanguinaire tragédie
Comment puis-je concevoir la haine dans leur cœur et intentions
Envers tous ceux qui ne sont pas de leur conviction
Chose impossible; prêts à se faire sauter, et suicidaires,
La mort bénévolement ils l’imposent à leurs adversaires
Rien n’est épargné, écoles, églises, hôpitaux, stéréos, stations
Centres, hôtels, marchés, banques, ports… aviation
Leur intégrisme est aveuglant, fanatisme poussé à l’extrême
Ces fous de Dieu, n’ont plus qu’un unique problème
S’assurer l’au-delà et un temps consommé en de pauvres désirs…
Où est le Tout-Puissant dans leurs extases et leurs plaisirs?
La liberté de croire en l’homme, en l’âme ou bien au paradis
Mais aussi sur terre, aux droits de l’homme et à la vie cela n’est pas admis
Paris étoile polaire
Paris fleur de l’univers
Paris du Liban son grand cèdre
Paris reine de mon cœur
Et ce soir-là c’était la fête, le sport, le bonheur
Où des jeunes avec la danse, l’amour étaient à l’heure
Quand, soudain une pluie de balles vint arroser ces innocents
Ils crurent à un feu d’artifice; à l’odeur d’encens
… et quelle tristesse! C’était l’odeur de la mort gratuite
Offerte froidement à la fleur d’une jeunesse en ce lieu fortuite
Assoiffés par le meurtre, sanguinaires, durs et terroristes
Ce fut l’enfer entre les humains et les fatalistes salafistes
Vos balles meurtrières ont percé cette jeunesse innocente,
Gaie et joyeuse, la danse, la musique, la détente…
Comment croire? Ces tueurs sont des jeunes fils évadés
Comme on ne l’avait jamais vu, des enragés barricadés
En ce troisième millénaire où les esprits enflammés par l’évolution
Le progrès, la découverte, la science, la connaissance, la révolution
Ils vivent encore dans un siècle barbare, il leur est impossible d’en sortir.
Pourquoi toutes ces tueries? Cette horreur? A quoi donc ils aspirent?
Pourquoi l’Europe et tout l’Occident bouillonnant?
Haine et jalousie, nostalgie des razzias des sables désertiques et néants
Paris c’est la France merveilleuse
C’est Notre-Dame vêtue d’ors et de lumières
Sur une île de rêve; elle flotte, elle nage
Comme un cygne grandiose et céleste Vénus
Reine des cieux, inspiratrice et protectrice
de Claudel et Hugo, des peintres et des sculpteurs
Musique, vitraux, et leurs saints et poètes…
Oui, en Paris, la France et toute l’Europe sont blessés
Et par qui? Par une horde de fanatiques, pour les crimes dressés.
Quel plaisir prennent-ils ces enragés à voir couler le sang versé?
Veulent-ils vivre leur temps et collaborer avec les nations civilisées?
Mais à la haine cependant, opposons notre sincère compassion
Le bonheur, la candeur, le Jihad du cœur, loin des rancunes et agressions
A leurs prêcheurs farouches, offrons nos saints et le bons sens
Souvent plus expressives sont les prières et le silence
A la raison et aux valeurs de l’Occident, notre monde,
Leur dire que Dieu est vivant, il anime toute vie, Il fonde
Nos amitiés, la candeur, la charité du cœur chaleureuse
Nos admirations, nos créations les plus heureuses
Nous invitons ces frères abusés et dévastateurs
A l’ouverture de l’esprit, aux dialogues de tout notre cœur
Nous sommes nous aussi sortis du Moyen-âge
Nos vieux textes sacrés sont relus à la page
La science et la raison nous ont fait mieux les lire
De grands intellectuels authentiques croyants aspirent
Chez nous comme chez vous à mieux comprendre Dieu
Chez nous l’affaire Galilée ne peut plus avoir lieu
Avançons tous ensemble vers un monde meilleur
De notre grotte ancienne à la civilisation n’ayons plus peur.
Joseph Matar
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