Raz de Marée

La planète eau, en ce fin Décembre n’ayant pu se contenir
lança ses vagues géantes, pour avertir ou sévir ?
Des pauvres humains, dans le Sud Est Asiatique
Attendaient le nouvel an après un Noël féerique.
Des pauvres pêcheurs sur les côtes, dans les hôtels des touristes
Les plages toujours pleines, la vie tantôt gaie tantôt triste
On s’était abandonné à la clémence du quotidien, au bonheur
Ici l’exotique a ses charmes et la vie sa saveur
Chez nos frères d’une autre race, si humains si aimables
La providence leur garda un évènement des plus désagréables.
Les Dieux Marins et à leur tête Neptune-Posseidon
Des profondeurs indomptables de l’Indien Océan
Aidés par Eole et par toutes les forces du mal
Ne sachant qui surprendre, attaquer, ou détruire un rival
Secrètement leurs doigts indiquèrent des innocents humains
Et décidèrent d’exécuter ce complot du jour au lendemain.
Aidés par tous les titans furieux de l’existence,
Ils agissent brutalement exécutant leur sentence
D’une telle force, et d’une ardeur si puissante
Les vagues lancées aveuglement, giclantes, fracassantes
Sur des côtes où la vie s’écoule paisiblement
Où le temps mesuré à l’éternité n’est qu’un bref moment
Une houle d’une dizaine de mètres et à toute vitesse
Déferla des profondeurs de l’océan augmentant sa rudesse
Déchargeant sur ces Asiatiques toute sa colère
Ravageant sur son passage les humains et la terre
Puis une autre vague arriva à la rescousse de la première
Puis d’autres en renfort pour une marée meurtrière
Les hommes emportés, femmes, enfants, tous les êtres
Maisons, routes, ponts, voitures et les récoltes champêtres
Des édifices, tous solides, comme des cartes s’écroulèrent
Aucun obstacle ne peut tenir, ni résister d’aucune manière
Un flux et reflux, l’eau en colère s’abattit sur le rivage…
Désastre… catastrophe, tremblement, effroi, carnage…
La surprise fut si rapide, les gens effrayés, hébétés
Des humains terrassés, par les flots brutalement emportés
Les enfants à leurs mères fermement accrochés
Engloutis dans l’élément liquide, comme du blé fauchés,
Arbres déracinés, poteaux, murs sur le sol parsemés
Dégâts, cadavres par milliers lâchement assommés
Voulant sauver un fils, avec leur fils ils seront enterrés
Ils montent sur les toits, les étages des édifices fissurés,
Soudain, c’est le toit qui par l’eau sera englouti
Les édifices déracinés, en amas de pierres convertis.
Sur quelle planche s’agripper ? Sauve qui peut – Titanique
S.O.S. – Agadir, onze Septembre, Lisbonne, destin tragique
Tout flotte sans vie, au hasard, les rigides cadavres
Par milliers, triste spectacle, d’une nécropole futur Havre
Se retirant, la masse d’eau augmente en dégâts et martyrs
Homme tu n’es pas poisson, c’est de l’air que tu respires
Dans la lumière tu t’épanouis et l’eau te ressaisie
La planète, de l’élément eau prend formes et fantaisie
Eau ! Elément aquatique, eau, eau mystérieuse
Face à la chaleur tu disparais, tu t’évapores silencieuse
Devant le froid, toi qui est incolore, cristalline transparente
Tu deviens solide, légère, pure, de la blanche neige la parente
Eau, source de toute vie, … et des vies dévoratrice
Eau, tu es rosée, brume, gouttelettes. Quelle actrice !
Tu es pluie, orage, averse, … tempête…
Mais contre ta fureur les humains n’ont pas de recettes.
Tu es onde, filet, ruisseau, fleuve enchanteur
Tu es lac, tu es torrent, mer, océan ravageur
Tu es Saturne dévorant ses propres enfants
Tu es un chapitre dans l’Apocalypse, des plus effrayants
Dans les quatre saisons tu as ta place
Et dans la cinquième celle de la vie que tu traces
Tu donnes la vie, mais aussi tu massacres
Ni Waterloo, ni Austerlitz, ni Hiroshima ni Leningrad
Ne virent de spectacles aussi désolants que cette tornade.

Joseph Matar
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