Abouna Yacoub – Le bienheureux

Composée en souvenir du Vénérable Jacques Haddad, Capucin

Un petit coin de la planète résumant toute l’existence,
le Paradis, la terre, les humains et toute présence.
Un coin où les saints poussent comme des fleurs
en cet Orient, terre bénie par l’Unique Créateur :
Cornet el Saouda, le Sannine, le Mont Hermon,
Trinité de Sommets, temples des sermons. …
plaines, vallées, côtes, monts, rochers, carrières,
foyers de nos ermites, de nos couvents, de nos monastères.
Une grande armée de salut… de missionnaires.
Ils conquirent le ciel auréolés de lumières
non loin de Notre Dame… issu de Ghazir,
terre de richesse, d’abondance, fief des émirs,
illuminé, dévoué, bon, pur et humain,
son idéal, son rêve fut ce frère franciscain,
la Croix sainte et l’amour du prochain
et de la Vierge Marie, et du Liban un vrai citoyen
du Christ qui racheta du haut de sa croix par sa Rédemption
toute notre race à l’image du Dieu de la Création.
Les pauvres, les démunis, les souffrants, les malheureux,
les persécutés, les orphelins, les abandonnés, les vieux
furent sa patrie, ses frères et toute sa mission
oubliant sa personne ; l’amour d’autrui est sa passion.
Portant sa croix qui fut son éternel compagnon
les malades formaient sa paroisse et son action.
Sa famille, tout ce qui est vivant, sans frontière
sans discrimination, il se dévouait à la Création entière.
La religion, les races, les couleurs, les classes, étaient éphémères
en face du Christ-Roi, ce sont des choses passagères.
La fraternité est égalitaire : « Celui qui m’aime doit
abandonner tout et me suivre ». Il n’y a pas de choix.
Déchaussé, il sillonnait tout le Liban créant les établissements,
les ordres, les écoles, les hôpitaux et les couvents
désirant que l’ombre de la Sainte croix protectrice
couvre ses institutions, les protège et les bénisse.
Le couvent de la Croix, le Christ Roi… que de Gloire!
Les religieuses de la Croix, et la croix de l’ultime Victoire
Père Jacques, jeune, je l’ai plusieurs fois rencontré
à Jounieh, à Beyrouth et dans la maison de ma future adorée.
Je savais, qu’il était différent. Sur les chemins de la sainteté
la route est dure et peu de personnes entêtées
persévèrent dans leur lutte et voulant à Ses pieds
s’agenouiller, pleurer, … Seigneur ayez pitié.
La suave et belle Marie Madeleine, la voluptueuse,
Saint Jean de la Croix le mystique à la poésie lumineuse,
Sainte Thérèse d’Avila ou la jeune de Lisieux la sainte
Rebecca à la souffrance livrée sans plainte
et que d’autres et saint Naametallah, saint Charbel les saints
par milliers, comme l’humble frère Stephan.
Père Jacques tu t’es humblement consommé, modeste
ta nourriture fut la communion et l’Hostie céleste.

Ton œuvre monumentale érigée en la Nation
Enflamme mon génie, mon admiration, ma compassion.
Je t’implore face à la Sublime Trinité
Aie pitié de moi, pardonne mes péchés et ma naïveté
Ton histoire est celle des Titans, des héros légendaires
Incarnée dans la réalité vécue, journalière
Ton saint nom est semé… dans tous les cœurs
Quatrième pilier de base des saints constructeurs
Chaque église, dans la grande, aura en son histoire
Celle d’une famille autour d’un chef auréolé de gloire
Et que les siècles ont vu grandir originale
Au milieu d’autres prestigieuses et sans égales
Rameau puissant de l’arbre saint du Christianisme
Joyeux bourgeon de Phénicie dès avant tous les schismes
Aux Actes des apôtres en de tous les conciles
Notre église a fleuri parmi d’autres en des terres hostiles
Et nous donne aujourd’hui à contempler joyeux
Des figures de saints, des héros de la foi, bien heureux
Saint Charbel, Rafca, Naamatallah, et Yacoub le prochain
Et bientôt saint Stéphan, Douwaihy… pour un meilleur lendemain
Puissions-nous chaque jour marcher avec courage
A leur exemple et leur lumière comme les mages
Vers une ligne d’horizon où s’achève l’histoire
Et où commence en chants de gloire et de victoire
La bienheureuse éternité que dit l’apocalypse
Lumineuse présence en cet Univers sans éclipse…

Joseph Matar
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