A Eleonor Karam Zakhia
Les derniers souffles d’une mère

Abondance et fertilité, mère des dieux, déesse elle-même,
Céleste ou terrestre, elle est une force vitale, sublime poème,
Symbole de sacrifice, de bonté, d’amour éternel.
Elle offre son cœur, tout son être, ses larmes maternelles
Sont des perles qui débordent de son cœur,
Étincelantes. Elle est ivre par une céleste et émouvante liqueur
L’affection d’une mère pour ses enfants est légendaire.
Son amour augmente, son attachement est passionnant, solidaire.
La mère, issue d’une famille de notables, hospitaliers et généreux
L’époux, lui aussi, homme de lettre et chercheur, honnête et radieux.
Leur présence dans ce village est nécessaire, indispensable
Comme le levain dans la farine, ils sont irremplaçables
Les Zakhia et les Karam, à Byblos sont un catalyseur
Qui sème l’amour, l’entente, la compréhension et le bonheur.
La famille a déjà goûté à des séparations amères,
Deux enfants dans le printemps de la vie, et Guy le père,
Sont déjà au Paradis dans un Palais garnis d’or,
Préparant la réception de leur mère, la douce Éléonore.
Accueillie au Ciel, sur des pavés d’émeraudes, de joailleries
Non loin du Seigneur et de la mère céleste, la Vierge Marie.
Les anges du Ciel ont transporté son âme, naviguant sur les lumières,
Sans passer par le purgatoire, elle a offert toutes ses prières
A nos Saints, à Marie et à son fils le Christ sauveur.
Loin des hôpitaux, des attentes, des soins, des docteurs,
Sur son lit à Amchit, chez Frédéric, que d’affaires
De dialogues, d’échanges, des visites à refaire,
Entourée par les enfants, les amis, les proches parents
Exténuée, elle gardait un esprit lucide, cela se comprend
Souriante, optimiste et accueillante, malgré ses dures souffrances,
Qu’elle partageait avec le Christ. Pleine d’amour et de vaillances
Elle aimait réciter des poèmes qu’elle avait retenus depuis sa jeunesse,
En arabe ou en français, avec détails et grande finesse
Gardant sa noblesse d’esprit, malgré ses douleurs
Montrant une mémoire notable, un cœur affable, enchanteur.
Le centenaire et cordial frère André l’a constaté
Elle a joint la culture à la bonté, la sainteté
Amchit, coin de paradis, supérieur à Jérusalem
Là, les prières sont des hymnes, des psaumes et des poèmes
Les maronites sont un bataillon de l’armée céleste, des vrais combattants
Ils ne meurent pas, mais passent d’un paradis à un autre, en souriant
Une nation qui a donné tant de saints à l’humanité
Vit dans le Cœur de Dieu et en sa sublime cité
Nous sommes le cœur de la planète, c’est notre mission.
Le Liban est un message déclaré par le Saint-Père avec compassion.
Éléonore est dans le cœur de Dieu, domaine de sa présence.
Prés de Byblos, des Cèdres, de Notre Dame, de la paix, du silence.

Joseph Matar – 2020
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Translated from French: Mayda Samaha