Martyrs de la Saint Valentin, le 14 Février 2005

Composée en souvenir de Rafic Hariri

Tôt, très tôt, dès le premier matin de la Création
Dans notre système, lunes, planètes, soleils, constellations,
Depuis ce temps, si lointain, lorsque l’univers dans toute sa splendeur
S’agenouilla devant la puissance de son Créateur,
Le tout-Puissant aux nations offrit des Patries
Aux humains qui par la main de Dieu étaient pétris
Et voulant garder sur la plus belle planète, un pied à terre,
Il choisit dans la “Bleue” ce coin de lumière et de mystère
Qu’Il nomma le Liban, son domaine favori,
Son bonheur, son amour, ses sensations, d’euphorie.
Pour ses “week-ends”, pour se détendre, pour son repos, ses vacances,
Il fit pousser les cèdres, Il planifia pour les humains d’avance
La neige éternelle, les eaux de partout jaillissaient,
Les lions côtoyaient les hommes et se laissaient caresser,
Les aigles, les oiseaux transformaient le ciel en paradis.
Quant à l’homme, ce libanais, intelligent, beau, hardi,
Le Créateur en fit l'”élu” dans son Eden des humains
L’amour régna, le charme, la charité, soirs et matins
La grâce, les valeurs, c’étaient élémentaire, l’humanisme, la beauté
Les génies s’épanouissaient, la poésie, l’art, la générosité…
Ce Liban, si beau, si privilégié, si hospitalier, si féerique
Fleur des nations, étoile du matin, phare unique
Ce Liban par l’envie et la haine par la plèbe de la planète
S’est trouvé envahi, victime et otage de manipulations secrètes.
On y a semé la colère, la rage, le meurtre, la terreur….
Ce pays, jadis celui des contes, s’est vu agressé par des hôtes destructeurs
Par l’intégrisme, le fanatisme, les idéologies de la cruauté…
Ils ont anéanti sa magie, sa splendeur, sa beauté.
La haine en explosifs a régné, semant partout son poison
Sa terreur, son enfer, et tout ce qu’interdit la raison.
Dans ce domaine de Dieu le massacre devint quotidien
Les carnages, les déflagrations eurent leurs praticiens.
Le viol, le crime, la destruction, l’horreur, les tueries
L’égorgement… se pratiquaient par des “spécialistes” des confréries.
Les pays frères et sœurs, les hôtes, et sans pitié aucune
Arrosèrent dans le sang, le deuil, l’angoisse, l’amertume
L’un voulant transformer ce Liban en un autre holocauste
L’autre en Stalingrad utilisant attaques et ripostes
En Hiroshima, en Dresde, en volcan, en Berlin.
Ces mains criminelles, ces êtres obtus, durs, assassins.
Ils assommèrent dans ce pays l’élite: chefs et présidents
Et cela dure depuis plus de trente ans, évènements sans précédents.
Et récemment ce quatorze, le jour de la Saint Valentin
Sur le front de mer, aux horizons lointains
Ils ont planté de nouveau la haine dévoratrice
L’enfer, le feu emportant les innocents, les mains protectrices.
Ce jour d’amour, et pour l’amour, la fête annuelle
Au lieu des roses, ils ont offert une déflagration criminelle
… et le Créateur après une longue patience
est revenu voir son lieu favori que protégeait sa présence
et voyant ce qu’ils ont fait de son joyau chéri
Il va châtier, frères et sœurs ennemis et appauvris
comme à Sadomme et Gommore sur qui des cieux la colère
tomba, effaçant les traces des crimes, meurtres, adultères…
Le Liban a déjà trop payé son lourd tribut de sacrifices
En sang, en martyrs, en peines, en biens… en supplices
Dieu voulant redresser ce peuple à l’âme si grande
Aux actes héroïques, pays des saints, intelligence féconde.
Il saura ordonner à cet oiseau unique et fabuleux
Exceptionnel dont le Liban portait jadis le nom glorieux
Il saura ordonner à ce “Phœnix” une urgente résurrection
Pour continuer sa marche dans l’aventure de la civilisation.

Joseph Matar
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