Ce Mardi 23 Janvier 07

Le ciel est noir, plus obscur est encore la terre
Les colonnes de fumée tourbillonnent et se repèrent
Les gaz toxiques sont dispersés… largement
Et sèment un triste voile dans le firmament
Tôt le matin, très tôt, devant un feu rougeâtre
Se dessinaient des silhouettes, des ombres… noirâtres
Des pneus, des voitures brûlent, … noircis, calcinés…
La pollution bat son plein dans une nature assassinée
Le foyer, ardent, flamboyant, par du bruit alimenté
Le complot contre la nation comme le feu est fermenté
Le feu, sur les grands axes prend place, et ces flammes
Tourbillonnent, vision macabre, présage d’un drame
C’est janvier, l’hiver est froid, près de la chaleur
L’on se chauffe, les mains sont froides, chauds sont les cœurs
Le feu qui gicle en colère animé par le vent
Un spectacle apocalyptique qu’on ne voit pas souvent…
J’aime la lumière dont le feu est la source
Je déteste le feu qui détruit nos ressources
Je suis le fils des lumières, de l’Esprit solaire
C’est Satan qui anime la haine et le feu incendiaire
Tristesse, défi, rancune… pollution
C’est l’atmosphère qui règne… c’est la désolation
C’est Caïn qui harcèle voulant éliminer son frère
Il l’affronte lâchement oubliant qu’ils sont du même père
Forces du mal, forces de rancune ou de la trahison
Forces patriotiques, ou milices et ceux de la partition
Triste journée, polluante, depuis ce matin
Le langage s’est vu un dialogue de feu, de bitume, d’airain
Le lever du soleil aujourd’hui est timide
Un nuage épais, suffoquant, sombre, humide,
Couvre le Liban son ciel bleu et lumineux
Et déchire mon cœur en ce jour si radieux
Pays des Cèdres, terre de mes aïeux, terre glorieuse
Les belligérants… infectent ton histoire radieuse
Terre des Saints, premier berceau de la civilisation
Terre hospitalière, d’abondance, d’amour, d’évasion
Tyr, reine des mers, de la navigation, et Byblos la Biblique
Byblos la civilisatrice, mère des lettres… et Sidon l’héroïque
Seule, elle résista à Darius, le Perse et à son armée
Et Tripoli, la métropole, les trois villes unies et aimées
Cana, choisie par le Christ Dieu pour son miracle
Héliopolis, sanctuaire solaire des divinités, des oracles
Et Beyrouth la Capitale où virent le jour la justice et le droit
En firent du pays des Cèdres pour l’existence un phare
Les valeurs sont nées ici, et les ratés étaient rares
Dans ce Liban chacun a raison et est responsable
Je ne commente pas les doctrines incontrôlables
Ni les dégâts et le sort des malheureux citoyens
Martyrs, blessés, atteints, ensanglantés sans moyen …
Quand le dialogue est rompu attendant le pire
Les surprises et voir tomber partout des martyrs…

Le Mercredi 24… toujours en Janvier 2007

Une journée aux apparences calmes, mais l’explosion
Dort sous la cendre, toujours vive prête à l’effusion

Ce Jeudi 25 Janvier 2007

Calme sereine matinée, annonçant le printemps
Le temps est beau, la vie reprend pourtant …
L’explosion éclate de plus fort, vers quatre heures…
Brûlant l’Ouest de la capitale, les esprits et les cœurs
La fumée a repris éclipsant … le firmament
Des coups, les déflagrations, les horreurs, les débordements
Eclatent laissant de nouveaux blessés, des martyrs…
Dans un nouveau record de trois heures de tir.
Et demain ? Et l’avenir ? Que cachent les comploteurs…
Contre le Liban et son grand peuple libérateur ?

Ce 13 Février 2007 Veillée de la Saint Valentin

Ce mardi treize, veille d’une fête de grande célébrité
Je rentrais de Byblos pour reprendre mes activités
Soudain, j’entends la diffusion d’un triste événement :
Deux déflagrations dans deux bus ont éclaté simultanément
En ce jour de Février, alors que l’on prépare la fête de l’amour !
Saint Valentin, nous te prions, nous implorons ton secours
Mourir d’aimer, se sacrifier, quel sublime idéal
Célébrer dans chaque cœur un intime festival,
Offrir son cœur, des présents, et des rouges roses
Et transformer en poème notre quotidienne prose
Jour d’espoir, d’amour, d’amitié, de bonheur
Valentin stimule en nous un avenir prometteur
Une journée de gaîté, de faste, d’échanges mutuels
De soirées fleuries, des nuits, de danses sensationnelles,
La jeunesse entière est bercée par cette ivresse folle et passagère,
La jeunesse, pour l’amour est une gracieuse messagère.
Or, ce 13 février, la fête de l’amour se transforme en haine
A Ain Alak symbolique nom, des sangsues la fontaine
Sur les hauteurs d’une montagne toute fière
Parsemée d’agglomérations, de constructions princières
Nids d’aigles perchés, fiers, entre ciel et terre
Eden, rêve verdoyant, oasis d’amour et de mystère
L’astre du jour caresse sa présence réelle
Et la nuit, parsemée d’étoiles reflétant mille ciels
Ambiance de prières, d’offrandes, coin hospitalier,
Escalier du paradis, hymne musical sur chaque palier…
Et soudain par un bain de sang et de massacre, la joyeuse fête de Valentin
A été célébrée par des professionnels du crime, tôt ce matin
Le diable était là, guettant des êtres innocents
Colorant la flore et le sol du Liban par le sang
Scène d’apocalypse délirante, épouvantable spectacle
Les survivants, hébétés s’échappant par miracle
Les morts et blessés, brûlés, déchiquetés
Rapidement transportés dans les hôpitaux de la localité
Ainsi le diable est parmi nous : il planifie et exécute
Pour le meurtre, il a ses agents de l’enfer qu’il recrute
Et ses plans de massacres, destructions diaboliques
Son breuvage est le sang des citoyens héroïques
Est-on a Stalingrad, à Waterloo ? sur quel champ de bataille ?
Habitants et enfants, ou gens se dirigeant au travail…
Tous les matins sur le même circuit routier
Ils partaient… travailleurs, universitaires, écoliers
Heureux de circuler dans la nature enchanteresse
Laissant libre cour à leurs rêves, à l’ivresse
Construisant des projets utopiques ou réels qu’importe
Et soudain, les voilà projetés par les fenêtres et les portes
Triste sort, le jour de Valentin, où se montre la haine
Se remplace l’amour et ensanglante la vie humaine
Assoiffés de sang de meurtres, de crimes… ces tueurs
A l’âme obscure ne craignent-ils donc pas le Créateur ?
Notre montagne a résisté pendant des siècles
Elle combattra encore et ne pliera pas… c’est la règle
Enfants de mon pays, de l’action, du courage,
Les lumières éclairent nos sommets et nos rivages
Nos agresseurs, par notre union, facilement nous pourrons les réduire
Et les brèches en nos murs, par l’amour nous saurons les reconstruire.

Joseph Matar
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